Les atlantes et cariatides sont les intermédiaires entre ce qui doit être porté et ce qui doit recevoir le poids, comme pour absorber un peu la charge, les vibrations. Pourquoi utilise-t-on le corps humain, pour remplir ce rôle, dans une architecture qui n’a rien d’organique ? Ces figures servent peut-être d’échelle de mesure. Remplissant parfaitement l'espace, de bas en haut, elles délimitent la place à prendre. Comme pour dire qu'on a juste ce qu'il faut pour y vivre.Peut-être que l’architecte ne fait que la maquette de son propre, de ce qu’il cherche à connaitre.
Yona Friedman fait de l’architecture qui explique le monde social. Il fait des formes habitables pour traduire spatialement ce qu’il veut expliquer théoriquement. Pour lui l’architecture doit être mobile, un principe adapté à l’état humain, lui aussi mobile. J’ai trouvé ce collage qu’il a réalisé, de buildings humains. Des corps à la taille d’une ville, qui ne sont plus des morceaux d’architecture mais des bâtiments complets.
La cariatide a trouvé sa place.
Entre deux blocs de pierre.
Droite, le corps fier,
Drapé de nuages.
Si j'étais une sculpture, je voudrais être une cariatide
Si j'étais en pierre, j'aimerais être de cette forme-là, utile.
Elle n'est pas libre de ses mouvements,
impossible pour elle de s'échapper,
elle ferait s’effondrer
le monde sur nos têtes.
Mais elle ne s'en plaint pas, elle connait son rôle.
Elle nous protège et fait fuir les destructeurs.